Charles-Marie Widor
Während Orchesterinstrumente, Streicher oder Bläser, Klavier und Singstimmen nur durch die Unmittelbarkeit ihrer Tongebung, das Spontane ihres Ansatzes wirken, spricht die Orgel in der ihr eigenen Majestät wie ein Philosoph: Sie kann als einziges unter den Instrumenten in unbestimmter Dauer ein unveränderliches Klangvolumen entfalten und damit die religiöse Idee des Unendlichen zum Ausdruck bringen. Überraschungen und Betonungen liegen nicht in ihrer Natur; man verleiht sie ihr, es sind übernommene Ausdrucksmittel. Das zeigt zur Genüge, wie viel Feingefühl und Urteilsvermögen ihr Gebrauch erfordert.
[Tandis que les instruments d’orchestre à cordes ou à vent, le piano et les voix, ne règnent que par le prime-saut de l’accent, l’imprévu de l’attaque, l’orgue renfermé dans sa majesté originelle, parle en philosophe: seul entre tous il peut indéfiniment déployer le même volume de son et faire naître ainsi l’idée religieuse de celle de l’infini. Les surprises et les accents ne lui sont pas naturels; on les lui prête, ce sont des accents d’adoption. C’est dire assez le tact et le discernement qu’exige leur emploi.]
(Charles-Marie Widor, Avant-propos zu seinen Orgelsymphonien I–VIII, 1887)